Le manque de main d'oeuvre
Le 12 août 1914, la société de tir de Châteauneuf est chargée par le ministre de la guerre d'enseigner le tir aux jeunes gens appelés à faire partie de la classe 1915. Leur instruction commence le 18 octobre. Au fur et à mesure que les conscrits montent sur le front, les bras manquent cruellement dans l'agriculture.
La guerre éprouve durement l'agriculture: réquisition des blés, orges et avoines, absence de main d'œuvre, usure progressive de l'outillage agricole, raréfaction des engrais. Aussi le gouvernement décide-t-il de mettre à la disposition des cultivateurs des soldats français, tunisiens ou belges pour les moissons et la fenaison. Des soldats originaires de Marville obtiennent également des permissions individuelles, faisant valoir l'utilité de leur métier : le soldat Raymond Laloë, bourrelier dans la vie civile, obtient un sursis de permission du 7 mai au 4 juillet 1916 puis du 5 juillet au 31 octobre 1916 et du 6 février au 30 mars 1917 pour réparer, entre autres, le harnais de travail. Georges Rossard, charron, obtient un sursis illimité, Marie-Eugène-Antoine Angoulvant, maréchal-ferrant et réparateur de machines agricoles, adresse une demande de sursis en vue des semailles.
Au fur et à mesure arrivent à la mairie les avis de décès ou de captivité qu'il faut porter aux familles. Une autre catégorie s'ajoute, comme l'atteste le journal de 1917: les mutilés agricoles.
A partir de 1916, le ministre de la guerre adresse aux cultivateurs beaucerons des prisonniers de guerre allemands : de 200 en 1916 en Eure et Loir, ils passent à 1885 en 1918.
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