Les droits des prisonniers
Les PG ont le droit à écrire 4 cartes de 12 lignes et 2 lettres de 4 pages, à 16 lignes, par mois, à leur famille (y compris les réclamations qu’ils enverraient à l’ambassade des Etats-Unis ou à la légation de Suisse). Ils sont autorisés à écrire le dimanche mais seulement au crayon. L’encre est proscrite. Les correspondances sont remises ouvertes et les colis ouverts en présence des destinataires. Aucune lettre, aucun journal ne doit se trouver dans le colis. Toute boîte de sucre, tout paquet de tabac ou de café doit être vidé. Les livres doivent être revêtus du visa de la censure. Si un prisonnier, comme c’est le cas de Krämer, n’écrit plus, le chef de service des Interprètes du DPG de Chartres demande au chef de détachement de Marville de lui faire faire une déclaration dans laquelle il fera savoir pour quelle raison il écrit 1) moins régulièrement à sa famille 2) des lettres moins longues.
Il existe aussi une caisse de livres, sorte de bibliothèque ambulante qui va de cantonnement en cantonnement.
Enfin les PG ont le droit à une visite médicale militaire. C’est le médecin de Senonches qui s'en charge. Le 17 Avril 1918, ils reçoivent la visite de la commission franco-suisse.
Ils reçoivent en échange de leur travail quelques centimes de poche, pas davantage, pour parer au risque d'évasion. Le reste du salaire est versé par l’employeur à l’Etat. Les mandats-poste correspondant aux centimes de poche à verser aux PG, selon le nombre de journées de travail, sont adressés par l’officier comptable du dépôt de PG, au chef du détachement de la garde des prisonniers de Marville. Celui-ci est le caporal Golder à qui on reproche souvent de ne pas lire les circulaires et de distribuer généreusement les vêtements qui lui sont envoyés ou de ne pas renvoyer ceux qui sont usagés.
L’agent comptable lui réclame ainsi des serviettes ou des godillots et il refuse de lui adresser un mandat-poste. Le ton est peu aimable : « Que signifie cette façon de procéder ? A quoi servent les circulaires qui vous sont adressées ? Expliquez-vous ! »
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